Archives de Calcaire, Pays des Mânes |
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Maintenant vous allez m'écouter. Je suis Médulys d’Écume, sœur
de l’Élue devenue Immortelle de Lumière. J'ai des recherches
importantes à faire. Je n'ai pas bravé ce temps sordide de votre
pays archaïque pour me retrouver face à une femme aigrie qui se
croit plus intelligente que tout le monde. Ouvrez cette porte que je
me mette au travail.
Médulys |
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Elle est malade cette bon'femme !
Médulys
sourit soudain pensant à son problème avec les tunnels et le
souvenir de sa mésaventure dans la Contrée des Bannis lui revint en
mémoire. Elle secoua la tête et se concentra sur la pierre. Elle en
retira le bout de papier et le défroissa. L'écriture était à
l'image de l'individu : abominable ! Elle eut beaucoup de
mal à la déchiffrer. Une fois réussi, elle regretta presque
d'avoir lu le message.
Esprit
de Lumière est pure et généreuse, douce et bienfaisante. Si une
seconde sœur elle devait avoir, vous ne pourriez l'être. En cas
contraire, cela ne vous ouvre pas l'accès à mes savoirs.
Disparaissez odieuse magicienne !
–
Pourquoi faudrait-il ressembler à Amilys pour en être sa sœur ?
Médulys
eut un pincement au cœur. Combien de fois lui avait-on fait
remarquer cette différence ? Évidemment qu'elle n'était pas
Amilys ! Personne ne pouvait être Amilys ! Et d'ailleurs,
la magicienne préférait bien plus être ce qu'elle était :
vivante et sans chaînes... Elle ne sentit pas l'émotion la
submerger. Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, elle
s'effondra et laissa les larmes noyer ses obsidiennes. Loin de tout,
des bienséances d'Abbondanza, des êtres devant lesquels elle
s'évertuait à paraître détachée, elle n'avait rien à cacher.
L'atmosphère de ce pays la rendait mélancolique et le vide, que sa
sœur aînée lui laissait, parut soudain abyssal.
Un
étrange sentiment de culpabilité l'envahit. Ce sentiment étrange
de n'avoir pas su comprendre sa sœur à temps, de ne pas avoir pu la
délivrer de ses chaînes. Elle savait pourtant que rien n'aurait
détourné Amilys de son destin. Mais aujourd'hui, elle avait la
capacité de l'aider. Alors peu importe ce qu'elle devrait endurer
pour faire renaître le Royaume Originel, elle devait le faire. La
femme des archives avait raison... une fille à papa ! Elle
devait devenir la digne sœur d'Amilys. Elle essuya nonchalamment ses
larmes et réajusta sa pèlerine. Elle reviendrait aux archives plus
tard et appliquerait les conseils de Faucon. Elle était une jeune
érudite et elle devait se comportait en tant que telle. Peu importe
son nom, ses origines, son affiliation ! Érudit d’Écume au
service de la royauté originelle. Patience... le maître mot des
érudits.
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